Dans quoi investir en 2023 ?
Antoine Lagadec
28/02/2023Le début d’année est souvent un bon moment pour faire le bilan de la gestion de son épargne et adapter sa stratégie d’investissement. L’une des meilleures manières de réussir cet exercice est de considérer à nouveau vos objectifs d’épargne au regard des fondamentaux économiques et des prévisions à venir. Vos objectifs de placement sont-ils les mêmes ou certaines adaptations doivent être opérées ? Quid du contexte économique : existe-t-il des opportunités à saisir et certains investissements à liquider par manque de perspectives ?
Certes, chez Blocshare nous n’avons pas de boule de cristal pour vous prédire avec certitude les meilleurs investissements de 2023. Mais, en tant que spécialistes de l’investissement (immobilier principalement avec notre offre novatrice d'immobilier fractionné), nous avons une certaine hauteur de vue pour vous apporter notre regard sur les meilleurs investissements pour 2023.
Précision de Blocshare : L’univers de l’investissement est tellement large que nous ne pourrons malheureusement pas parler de toutes les possibilités qui s'offrent à vous. Nous nous contenterons de parler des investissements les plus courants pour les particuliers et de vous donner un avis sur leur potentielle performance en 2023 (bien sûr cela reste un avis, et nous vous encourageons vivement à prêter l’oreille à d’autres analyses, parfois contraires, pour vous forger un véritable avis sur la bonne manière de placer votre épargne !).
L’importance du contexte macroéconomique pour bien investir en 2023
Avant de vous dire dans quoi investir en 2023, il est important de contextualiser les actifs dans l'environnement économique pour anticiper une potentielle trajectoire de valorisation et de rendement. En effet, l’immobilier, la bourse et autres placements sont influencés en partie par des forces macro-économiques et des anticipations qui en sont faites.
Brève rétrospective de l’année 2022
L’année 2022 a été marquée par une forte volatilité induite par plusieurs facteurs macro :
- une sortie de crise covid pour les pays occidentaux (demande en hausse, accumulation de l’épargne, capacité de production affaiblie…) ;
- des tensions géopolitiques majeures (guerre en Ukraine) ;
- les arrêts de production de certains pays essentiels à l’économie mondiale (Chine par exemple).
Ces crises affectent grandement les chaînes de production entraînant pénuries et inflations, elles-mêmes génératrices d’incertitudes économiques.
Pour endiguer l’inflation en limitant la demande, les banques centrales rehaussent leur taux d'intérêt entraînant une hausse du coût du crédit tant pour les particuliers, les entreprises et les États.
Ces restrictions monétaires laissent poindre un risque de récession sur les économies.
Qu’en est-il pour 2023 ?
Une inflation en ralentissement aux États-Unis
L’inflation aux États-Unis semble en passe d’être jugulée. Certains optimistes pensent que la hausse des taux entreprise par la FED devrait prendre fin.
En extrapolant, certains pensent que l’Europe suivra le même scénario avec plusieurs mois de décalage.
Une poussée d’optimisme sur les marchés
Ce ralentissement de l’inflation a notamment déclenché une vague d’optimisme sur les marchés boursiers. Le CAC40 a par exemple battu son record absolu de valorisation durant le mois de février, porté notamment par les excellents résultats des entreprises composant l’indice (ce qui est tout de même assez surprenant eu égard au contexte).
Ceci étant, de nombreux analystes sont en désaccord avec ce scénario optimiste et considèrent que l’inflation est loin d’être terminée avec un potentiel rehaussement des taux.
Une possible nouvelle hausse des taux d’intérêt
Début 2023, l'essentiel des causes défavorables de l’année 2022 n’a pas disparu : la guerre fait toujours rage aux portes de l’Europe et l'inflation n’est pas endiguée dans la zone euro.
L’économie européenne n’ayant pas la même force que celle américaine, il est loin d’être exclu qu’une nouvelle hausse de taux intervienne pour maîtriser l’inflation, sapant un peu plus la demande intérieure, le marché de l’emploi et la croissance économique.
Précision de Blocshare : Cette analyse est loin d’être exhaustive, mais vous aurez compris qu’un fort enjeu se situe sur les taux d’intérêt et l’inflation, élément important de la valorisation des actifs.
Faut-il placer son argent dans des produits à capital garanti en 2023 ?
Ces précisions faites, commençons par voir si les placements sans risques sont toujours aussi inadaptés en 2023 qu’ils l'ont été durant ces 10 dernières années. Par placement sans risque, nous entendons principalement les produits bancaires (Livret A, LDDS, PEL…) et l’assurance vie fonds euros, dont le capital (votre épargne) est protégé contre les pertes et variations de marché.
Un taux réel encore largement négatif pour les placements sans risque
Pour apprécier la rentabilité d’un placement, il est impératif de raisonner en termes de taux réel. Il est obtenu en faisant la soustraction entre le taux de rentabilité et l’inflation.
Si on vous propose un rendement de 10 % par an, mais que l’inflation est de 20 % par an, votre taux réel est négatif et vous perdez en réalité 10 % de pouvoir d’achat par an.
Les placements sans risques en 2023, bien que rassurant en période d'incertitude, vous font perdre de l’argent, car leur taux réel est négatif. Ils ne peuvent être utilisés que de manière temporaire ou pour votre épargne de précaution.
L’assurance vie fonds euros : un rendement en hausse pour 2023 ?
L’assurance vie fonds euros est une enveloppe d’investissement placée dans un fonds unique dont le capital est garanti. Ce fonds investit l’argent des épargnants principalement dans des obligations d’État et des actifs peu risqués (donc à faible rendement).
Pour la première fois depuis 10 ans, le taux de rendement moyen des fonds euros est en hausse, porté principalement par la hausse des taux d’emprunt.
Pour autant, le taux réel de ces fonds est globalement négatif.
Néanmoins, ils pourraient devenir intéressants en cas de baisse de l’inflation et de stabilisation des taux d’intérêts, ce qui est peu probable en 2023 et pour les années à venir.
Sauf exception, le fonds euros ne peut pas constituer le pilier de votre stratégie d’investissement à moyen long terme pour 2023.
Livret A, LDDS, PEL : les produits bancaires de nouveau intéressants en 2023 ?
Les produits d’épargne réglementés ont vu leurs taux d'intérêt revalorisés durant l’année 2023 avec :
- 3 % pour le livret A et le LDDS ;
- 3,2 % pour le PEL (plan épargne logement).
Avec une inflation à 7 %, le rendement réel est lui aussi négatif.
On constate néanmoins de nouveau de l’intérêt pour le PEL, produit d’épargne conçu pour constituer son apport immobilier sur plusieurs années, puis obtenir un prêt immobilier à un taux avantageux. En effet, le taux du prêt épargne logement est désormais en dessous des taux d’emprunts des crédits immobiliers (ce qui n’était pas le cas durant les 5 dernières années).
Lire aussi : Comment générer des revenus passifs automatiques ?
Faut-il investir en bourse en 2023 ?
Pour gagner de l’argent en période d’inflation, vous l’aurez compris : il faut prendre un minimum de risque. Alors, pourquoi investir en bourse en 2023 ?
Précision de Blocshare : Bien sûr, la bourse est un terme générique pour parler des actions cotées. Il y a d’ailleurs bien des façons d’investir en bourse que nous ne pourrons malheureusement pas aborder.
La bourse : le meilleur rempart contre l’inflation ?
Historiquement, un panier d’actions cotées placé sur le long terme propose généralement une rentabilité comprise entre 3 et 10 % par an. Soit un niveau supérieur à l’inflation.
Si vous investissez en bourse en choisissant vous-même les actions, il peut être intéressant en 2023 d’investir dans les entreprises ayant un “pricing power” suffisant, c’est-à-dire qu’elles peuvent monter leurs prix sans perdre des consommateurs (bien sûr vous n’êtes pas le seul à vous orienter vers ce type d’entreprises, ce qui peut entraîner leur survalorisation).
Attention : comme nous l’avons dit, la période est très incertaine. Les bourses ont repris des couleurs, mais il suffit d’un peu pour une correction à court terme (chute des cours). Investissez en bourse seulement dans une optique de long terme.
Solution 1 : Investir en bourse avec une assurance vie en unités de compte géographiquement diversifié
C’est pourquoi, dans la plupart des cas, il est recommandé d’investir en bourse avec une assurance vie en gestion pilotée, diversifiée géographiquement et sectoriellement. Un gestionnaire construit votre portefeuille en fonction de votre profil de risque pour éviter les erreurs grossières de placement et accroître votre niveau de diversification (la clé pour limiter votre prise de risque et optimiser votre rentabilité).
Solution 2 : Construire un portefeuille vous-même avec un PEA et un compte titre
L’autre possibilité est de construire vous-même votre portefeuille d’actions en utilisant :
- un PEA pour acheter des actions européennes et profiter de l'exonération d’impôt à partir de la 5e année sur les plus-values et dividendes ;
- un compte titre pour acheter des actifs financiers d’autres régions du monde (pour les marchés difficiles d’accès, privilégiez plutôt des ETF pour limiter vos frais).
Précision de Blocshare : Cette méthode est très risquée pour les débutants, car elle exige de très nombreuses compétences en investissement pour être mise en œuvre convenablement. Nous ne vous la recommandons pas.
Lire aussi : Comment diversifier ses revenus pour sécuriser ses finances ?
Investissement immobilier : le bon plan pour 2023 ?
L’immobilier aussi a des atouts pour séduire les investisseurs en période d’incertitude. Certes, la hausse des taux d’intérêt laisse planer un doute quant à la valorisation du marché de l’immobilier à court terme, mais sur son volet locatif, l’immobilier est le seul actif dont les rendements peuvent être indexés sur l’inflation.
Alors, faut-il investir dans l’immobilier en 2023 ? Si oui, de quelle façon ?
L’indexation des loyers sur l’inflation
L’immobilier locatif résidentiel et commercial présente une caractéristique intéressante en période d’inflation : il est possible de réévaluer les loyers dans les mêmes proportions que l’augmentation de l’indice des prix à la consommation.
Ainsi, théoriquement, vos revenus locatifs en tant qu’élément essentiel de la rentabilité de votre investissement ne sont pas susceptibles de perdre en pouvoir d’achat.
Une garantie intéressante qui prêche à se tourner vers l’immobilier, comme actif tangible et sécurisant pour faire face aux incertitudes de 2023 et des autres années à venir.
Pour autant, tous les investissements locatifs ne sont pas forcément viables, il faudrait faire du cas par cas, et de préférence limiter le recours au crédit.
L'investissement locatif en nom propre à crédit en 2023
En principe, l’investissement locatif en nom propre à crédit est une excellente façon pour générer une forte rentabilité en remboursant les mensualités d’emprunt avec les loyers. Outre les difficultés liées au taux d’usure et la difficulté à conserver un cashflow positif avec des taux d’emprunt à 3 %, cette méthode présente néanmoins quelques inconvénients problématiques en période d’incertitude :
- la hausse des taux d’intérêt laisse planer une potentielle baisse du marché immobilier à court terme ;
- un crédit implique de rembourser des mensualités ;
- si vous n'êtes plus en mesure de faire face aux mensualités (ce qui peut arriver si votre locataire fait défaut ou que vous n’en trouvez pas), vous êtes obligé de revendre votre bien au pire moment (c’est-à-dire en même temps que tous les investisseurs locatifs ayant pris beaucoup de risques avec un niveau d’endettement élevé).
Or, actuellement, il faut exactement l’inverse : de la résilience, pour résister à une potentielle tempête à court terme, et du rendement pour contrer l’inflation.
Cette solution existe-t-elle ?
Solution 1 : Les SCPI pour la diversification
Les SPCI, aussi appelées “pierre papier”, sont des sociétés civiles d’investissement immobilier permettant aux épargnants d’investir indirectement dans l’immobilier locatif.
Elles présentent l’avantage de proposer un patrimoine immobilier locatif diversifié (des centaines d’immeubles) pour diluer votre risque, avec un ticket d’entrée relativement faible (à partir de 1000 euros généralement). Ce faible ticket d’entrée vous permet alors d'accroître encore plus votre diversification en complétant votre portefeuille d’investissement avec par exemple des actions ou d’autres investissements plus exotiques.
Bref, une manière d’investir dans l’immobilier bien plus résiliente qu’un investissement locatif en nom propre à crédit.
Les SCPI peuvent aussi vous fournir des rendements stables (on parle alors de SCPI de rendement), puisque les risques locatifs sont répartis entre plusieurs biens. De plus, les SCPI ont en moyenne un ratio d’endettement relativement bas (environ 8 % pour un maximum légal de 40 %) ce qui leur permettrait de faire le dos rond pendant une potentielle chute du marché immobilier.
Toutefois, les SCPI présentent quelques inconvénients :
- les frais d’entrée sont élevés : 8 % environ pour les droits d’enregistrement ;
- l’investissement est peu lisible et vous ne pouvez pas choisir les biens immobiliers dans lesquels investir ;
- les revenus sont soumis à la fiscalité immobilière, moins intéressante que celle applicable aux produits financiers.
Lire aussi : Quelles sont les solutions pour faire un achat immobilier groupé ?
Solution 2 : L’immobilier fractionné ou RBF immobilier
Pour répondre aux problématiques des SCPI tout en bénéficiant d’un investissement résilient et rentable, vous pouvez aussi vous orienter vers l’immobilier fractionné ou RBF immobilier.
Cette nouvelle manière d’investir dans l’immobilier est accessible dès 100 euros seulement.
Concrètement, l'investisseur verse son montant investi à une foncière (100 euros par exemple) qui regroupe tous les investissements, puis procède à l'achat et à la location d'un bien immobilier.
En contrepartie, la foncière verse une rémunération sous forme de redevance aux investisseurs pendant la durée de location du bien. Lorsque la foncière vend le bien après 5 à 10 ans, une partie de la plus-value est redistribuée aux investisseurs. Il est important de noter que l'investisseur n'a pas de droit de propriété sur le bien immobilier, mais plutôt un droit sur les revenus générés.
Avec l’immobilier fractionné :
- pas de frais d’entrée ;
- un rendement compris entre 5 et 8 % net sur plusieurs années ;
- le bien n’est pas financé avec un crédit bancaire, mais avec l’argent des investisseurs (donc pas de risque de défaut de paiement sur des mensualités de prêt) ;
- les rendements ne sont pas fiscalisés tant que l’investissement initial n’est pas remboursé, au-delà c’est la flat tax (30 %) qui s’applique ;
- la liberté de choisir les biens immobiliers à financer.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’immobilier fractionné ? Vous pouvez dès maintenant faire une simulation. Et qui sait ? Peut-être le meilleur investissement de 2023 !
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